Galileo, Ariane 6 ou Space X ?

8 septembre 2023

Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur, en charge du spatial, et notamment des infrastructures spatiales européennes Galileo et Copernicus, va devoir trancher très probablement cet automne : lancer dès 2024 les prochains satellites de la constellation Galileo sur un lanceur Falcon 9 de l'américain SpaceX ou attendre 2025 un vol dédié pour le système mondial de navigation par satellite sur Ariane 6. 

L’Europe spatiale est arrivée à cette situation très inconfortable en raison de l’arrêt de Soyouz en Guyane par les Russes fin février 2022 en réponse aux sanctions occidentales après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. 

La constellation comprend aujourd’hui 28 satellites en orbite. Les 10 satellites de la première génération restants devaient être lancés en 2022, 2023 et 2024. 

Pour remplacer Soyouz, Ariane 6 n’a pour le moment aucun créneau en 2024 pour Galileo. Attendre 2025, c’est prendre le risque de voir les services du système Galileo s’interrompre compte tenu de la durée de vie, de 12 ans environ, des premiers satellites IOV (Airbus) lancés en 2011, puis en 2012. 

Il est donc impératif de lancer 2 fois en 2024. En service depuis fin 2016, ce système performant fournit un service de positionnement, de navigation et de synchronisation horaire à plus de 3 milliards d’usagers dans le monde entier. Il y avait une possibilité de lancement au Japon, mais les retards du lanceur H3 de Mitsubishi Heavy Industries, conçu pour remplacer les lanceurs H-IIA et B, sont rédhibitoires pour assurer les lancements Galileo. 

Il a même été envisagé d’étudier l’option Vulcan d’United Launch Alliance, entreprise commune entre Boeing et Lockheed Martin, mais elle a été finalement abandonnée.

Poussé par l’Agence spatiale européenne (ESA), Thierry Breton étudie donc l’opportunité de signer un contrat pour 2 lancements avec SpaceX. Pour utiliser le Falcon 9, l’Union européenne devra d’abord signer avec les États-Unis un accord de sécurité pour pouvoir lancer ses satellites Galileo, concurrent du GPS, depuis le sol américain.

La Tribune

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