ARIANE 6 : C’EST TOUT BON !

25 juillet 2024

Ariane 6 a réalisé avec succès son vol inaugural, mardi 9 juillet. A 21h, heure de Paris, le nouveau lanceur a été propulsé hors de l'atmosphère terrestre.

Le vol s’est parfaitement déroulé pendant les 2 premières heures : l’allumage du moteur Vulcain de l’étage principal, le décollage, le largage des 2 boosters puis la séparation de la coiffe. Le 2nd allumage du moteur Vinci s’est également déroulé comme prévu, l’une des innovations d’Ariane 6 étant d’être capable de rallumer ce moteur pour déposer des satellites sur des orbites distinctes au cours d’une même mission. Les 10 micro-satellites, les cubesats, ont ainsi été largués à bon port.  Néanmoins, dans les derniers instants de la mission, dans la phase dite de démonstration, un des groupes auxiliaires de puissance (APU) n’a pas fonctionné. 

Le dernier étage a dévié de sa trajectoire et le système automatique n’a pas lancé l’allumage du moteur Vinci une 3ème fois, comme cela était initialement prévu, sans qu’aucune défaillance ne soit constatée à ce niveau pour autant. Cette défaillance ne compromet pas le succès du vol inaugural, ni le calendrier à venir.  « L’Europe est de retour dans l’espace », a lancé Philippe Baptiste, directeur du CNES. L’enjeu est désormais d’assurer la montée en cadences de production du nouveau lanceur, tout en assurant sa compétitivité face à ses concurrents. Dans l’immédiat, les équipes vont s’atteler à la préparation du 1er vol commercial, prévu en décembre, avec le lancement du satellite espion CSO-3 des forces armées françaises.

Très attendu, ce premier lancement a été l’occasion de tester les différentes innovations du nouveau lanceur. Une chose est sûre : les mordus de fusées réutilisables seront déçus. 

Ariane 6 n’a pas été conçue pour revenir sur Terre. « Il faut faire correspondre la technologie et les besoins de l’Europe en termes de lancement», avait justifié Philippe Baptiste, le président du Cnes à l’occasion d’une rencontre le 1er juillet avec les journalistes de l’association des journalistes professionnels de l’aéronautique et de l’espace (AJPAE).

En clair, si la réutilisation a un sens pour SpaceX – qui tire à une cadence démentielle pour mettre en orbite les milliers de satellites de sa constellation Starlink et ceux du Pentagone – ce n’est pas forcément le cas pour l’Europe spatiale, qui prévoit au mieux 12 lancements d’Ariane 6 par an. 

Son successeur pourrait, lui, être réutilisable. « Ce n’est pas normal que l’Europe ne maîtrise pas cette technologie », admet le président du Cnes. Il est rejoint sur ce point par l’Agence spatiale européenne (ESA), qui compte faire voler Themis, un démonstrateur d’étage principal réutilisable, l’an prochain.

L’usine nouvelle

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